En écrivant ou, pour vous lecteur, en lisant ce billet sur le Mouse Jacking, il faut bien se l’avouer, on n’est pas vraiment rassuré. Non, car cette nouvelle technique de vol fait fureur chez les voleurs. Oui, comme les AirForceOne de Nike font fureur dans les rues. C’est surtout une imparable technique de vol (ou presque) et que ce type de vol n’est pas toujours indemnisé.
1 – Mouse Jacking : définition
On connait le Car Jacking ! Le mouse jacking ou « vol à la souris » est une technique de vol de voiture très répandue en France. Il s’agit en fait d’un piratage informatique de la clé électronique de la voiture, il permet au voleur d’ouvrir la voiture sans aucune effraction., et ce en quelques minutes.
Le vol s’opère sur les voitures à l’aide d’ordinateurs, de logiciels spécialisés ou de brouilleurs d’ondes.
2 – Les chiffres
En 2021, 122.700 vols de véhicules ont été perpétrés selon l’Observatoire des vols de Coyote Secure. Et le mouse jacking représente près de 80% des techniques employées par les voleurs. Cela représente 270 voitures volées par jour par piratage électronique.
3 – Le mode opératoire des voleurs
Le magazine Turbo.fr a rencontré un voleur de voiture par piratage et le constat est édifiant. En moins de 2 minutes, le vol est opéré.
Technique N°1 : Se procurer une nouvelle clé chez un concessionnaire. Il suffit de repérer le numéro de série de la voiture ciblée qui se trouve sur le pare-brise. Facile ensuite de se rendre chez un concessionnaire et de commander une nouvelle clé similaire à celle qui déverrouille la voiture.
Avec la clé ainsi obtenue, les voleurs se connectent à l’ordinateur de bord de la voiture qu’ils reconfigurent avec des logiciels dédiés. Dès lors, le véhicule démarre.
Technique n°2 : Empêcher la fermeture de la voiture. Pour cela, le voleur doit se tenir à proximité du conducteur et du véhicule. À l’aide d’un brouilleur d’ondes électronique, il empêche la fermeture de la voiture au moment où le conducteur appuie sur le bouton de sa clé. Le propriétaire laisse donc son véhicule ouvert.
Le témoignage d’Eric, une victime de vol interrogé par le magazine Turbo laisse pantois. Il garait sa 5008 devant chez lui à quelques mètres de sa porte d’entrée. Un matin, en constatant l’absence du SUV, il vérifie l’enregistrement de sa caméra : « On voit deux individus qui s’approchent du véhicule », explique-t-il. « L’un s’approche de la porte d’entrée de la maison pour mettre son antenne afin de capter le signal de ma clé. Puis on voit les deux malfaiteurs voler le véhicule en moins de trois minutes sans effraction.
4 – Palmares des voitures les plus volées

Toujours selon l’Observatoire des vols de la société Coyote Secure, la 2ème voiture la plus volée en 2021 est le SUV DS7 Crossback (116 vols commis pour 10 000 exemplaires en circulation) dont la vulnérabilité électronique est pointée du doigt. Au top de ce douloureux palmares : la TYOTA PRIUS (227 vols pour 10 000 exemplaires) et son précieux pot catalytique. Vient ensuite en 3ème position la RENAULT Mégane RS (156 vols pour 10 000 véhicules), la Clio 4 puis la Mégane 4.
5 – Comment se prémunir du Mouse Jacking ?
Face à cette technique quasi imparable, seuls subsistent quelques moyens physiques pour contrer les voleurs.
- Vérifier que son véhicule est bien fermé
- Utiliser une canne antivol bloque-volant
- Ranger ses clés loin de la porte d’entrée ou dans un boitier anti onde
- Armer un système d’alarme
- Se munir d’un traceur GPS afin de retrouver le véhicule volé
- Utiliser un antivol comme Loch’Ness, primé au concours Lépine en 2021 et conçu par un ancien voleur (Article à lire ici)
6 – Mouse Jacking et Assurance
Vient la fatidique question de l’indemnisation par votre assurance en cas de vol sans effraction…
Sans effraction et donc sans dommages matériels, les assurances auto ne prévoient pas de garanties face au mouse jacking. Mais face à la recrudescence de ces piratages, de nombreuses compagnies ont révisé leur clause.
Il y a encore quelques années, sans dommages matériels prouvant l’effraction, les assureurs ne souhaitaient pas indemniser les victimes. Mais la cour d’appel de Paris a jugé en 2015 que l’« effraction électronique constitue une effraction au sens commun du terme », et que « la garantie de l’assureur est due ». Elle insiste sur le fait que le mode de preuve restrictif « ne correspond plus à la réalité des techniques modernes mises en oeuvre pour le vol des véhicule ».
Notre conseil, veillez à cette fameuse clause n°5 lors de la signature du contrat d’assurance. Vérifiez qu’il y aura bien indemnisation en cas de vol sans effraction et sans trace matérielle d’une attaque en force.
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